lunes, 12 de abril de 2010

Virgilio, Clément Marot y Eugenio de Ochoa

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ECLOGA I


Audio: Ecloga I


Meliboeus


Tityre, tu patulae recubans sub tegmine fagi
silvestrem tenui Musam meditaris avena;
nos patriae finis et dulcia linquimus arva.
nos patriam fugimus; tu, Tityre, lentus in umbra
formosam resonare doces Amaryllida silvas.




Tityrus


O Meliboee, deus nobis haec otia fecit.
namque erit ille mihi semper deus, illius aram
saepe tener nostris ab ovilibus imbuet agnus.
ille meas errare boves, ut cernis, et ipsum
ludere quae vellem calamo permisit agresti.




Meliboeus


Non equidem invideo, miror magis; undique totis
usque adeo turbatur agris. en ipse capellas
protinus aeger ago; hanc etiam vix, Tityre, duco.
hic inter densas corylos modo namque gemellos,
spem gregis, a, silice in nuda conixa reliquit.
saepe malum hoc nobis, si mens non laeva fuisset,
de caelo tactas memini praedicere quercus.
sed tamen iste deus qui sit da, Tityre,nobis.




Tityrus


Urbem quam dicunt Romam, Meliboee, putavi
stultus ego huic nostrae similem, cui saepe solemus
pastores ovium teneros depellere fetus.
sic canibus catulos similes, sic matribus haedos
noram, sic parvis componere magna solebam.
verum haec tantum alias inter caput extulit urbes
quantum lenta solent inter viburna cupressi.




Meliboeus


Et quae tanta fuit Romam tibi causa videndi?




Tityrus


Libertas, quae sera tamen respexit inertem,
candidior postquam tondenti barba cadebat,
respexit tamen et longo post tempore venit,
postquam nos Amaryllis habet, Galatea reliquit.
namque - fatebor enim - dum me Galatea tenebat,
nec spes libertatis erat nec cura peculi.
quamvis multa meis exiret victima saeptis
pinguis et ingratae premeretur caseus urbi,
non umquam gravis aere domum mihi dextra redibat.




Meliboeus


Mirabar quid maesta deos, Amarylli, vocares,
cui pendere sua patereris in arbore poma.
Tityrus hinc aberat. ipsae te, Tityre, pinus,
ipsi te fontes, ipsa haec arbusta vocabant.




Tityrus


Quid facerem? neque servitio me exire licebat
nec tam praesentis alibi cognoscere divos.
hic illum vidi iuvenem, Meliboee, quot annis
bis senos cui nostra dies altaria fumant,
hic mihi responsum primus dedit ille petenti:
'pascite ut ante boves, pueri, submittite tauros.'




Meliboeus


Fortunate senex, ergo tua rura manebunt
et tibi magna satis, quamvis lapis omnia nudus
limosoque palus obducat pascua iunco.
non insueta gravis temptabunt pabula fetas
nec mala vicini pecoris contagia laedent.
fortunate senex, hic inter flumina nota
et fontis sacros frigus captabis opacum;
hinc tibi, quae semper, vicino ab limite saepes
Hyblaeis apibus florem depasta salicti
saepe levi somnum suadebit inire susurro;
hinc alta sub rupe canet frondator ad auras,
nec tamen interea raucae, tua cura, palumbes
nec gemere aeria cessabit turtur ab ulmo.




Tityrus


Ante leves ergo pascentur in aethere cervi
et freta destituent nudos in litore pisces,
ante pererratis amborum finibus exsul
aut Ararim Parthus bibet aut Germania Tigrim,
quam nostro illius labatur pectore vultus.




Meliboeus


At nos hinc alii sitientis ibimus Afros,
pars Scythiam et rapidum cretae veniemus Oaxen
et penitus toto divisos orbe Britannos.
en umquam patrios longo post tempore finis
pauperis et tuguri congestum caespite culmen,
post aliquot, mea regna, videns mirabor aristas?
impius haec tam culta novalia miles habebit,
barbarus has segetes. en quo discordia civis
produxit miseros; his nos consevimus agros!
insere nunc, Meliboee, piros, pone ordine vites.
ite meae, felix quondam pecus, ite capellae.
non ego vos posthac viridi proiectus in antro
dumosa pendere procul de rupe videbo;
carmina nulla canam; non me pascente, capellae,
florentem cytisum et salices carpetis amaras.




Tityrus


Hic tamen hanc mecum poteras requiescere noctem
fronde super viridi. Sunt nobis mitia poma,
castaneae molles et pressi copia lactis,
et iam summa procul villarum culmina fumant
maioresque cadunt altis de montibus umbrae.


PUBLIUS VERGILIUS MARO



LA PREMIERE ÉGLOGUE DES BUCOLIQUES

Melibée


Toy Tityrus, gisant dessoubz l'Ormeau
Large, et espez, d'ung petit Chalumeau
Chantes Chansons rustiques en beaulx Chantz:
Et nous laissons (maulgré nous) les doulx champs,
Et noz Pays. Toy oysif en l'umbrage
Faiz resonner les forestz, qui font rage
De rechanter apres ta Chalemelle:
La tienne Amye Amarillis la belle.


Tityrus


O Melibée, Amy chier, et parfaict,
Ung Dieu fort grand ce bien icy m'a faict.
Lequel aussi tousjours mon Dieu sera,
Et bien souvent son riche autel aura
Pour sacrifice ung Aigneau le plus tendre,
Qu'en mon Trouppeau pourray choisir, et prendre:
Car il permect mes Brebis venir paistre
(Comme tu voys) en ce beau Lieu champaistre:
Et que je chante en mode pastouralle
Ce, que vouldroy de ma fluste ruralle.


Melibée


Je te prometz, que ta bonne fortune
Dedans mon cueur ne met envie aulcune:
Mais m'esbays, comme en toutes saisons
Malheur nous suyt en noz Champs, et Maisons.
Ne voys tu point, gentil Berger, helas,
Je tout malade, et privé de soulas,
D'ung lieu loingtain mene cy mes Chevrettes
Accompagnées d'Aigneaulx, et Brebiettes.
Et (qui pis est) à grand labeur je meine
Celle, que voys tant meigre en ceste Plaine,
Laquelle estoit la totalle esperance
De mon Trouppeau. Or n'y ay je asseurance,
Car maintenant (je te prometz) elle a
Faict en passant, pres de ces Couldres là,
Qui sont espez, deux gemeaulx Aigneletz,
Qu'elle a laissez (moy contrainct) tous seuletz,
Non dessus l'herbe, ou aulcune Verdure,
Mais tous tremblans dessus la Pierre dure.
Ha Tytirus (si j'eusse esté bien sage)
Il me souvient, que souvent par presage
Chesnes frappez de la fouldre des Cieulx
Me predisoient ce mal pernicieux.
Semblablement la sinistre Corneille
Me disoit bien la fortune pareille.
Mais je te pry, Tityre, compte moy
Qui est ce Dieu, qui t'a mis hors d'esmoy?


Tityrus


Je sot cuidois, que ce, que l'on dit Romme,
Fust une Ville ainsi petite, comme
Celle de nous: là où maint Aignelet
Nous retirons, et les Bestes de laict.
Mais je faisois semblables à leurs Peres
Les petitz Chiens, et Aigneaulx à leurs Meres,
Accomparant (d'imprudence surpris)
Chose petite à celle de grand pris:
Car (pour certain) Romme noble, et civile,
Lieve son chef par sus toute aultre ville,
Ainsi que sont les grandz, et hautz Cipres
Sur ces Buyssons, que tu voys icy pres.


Melibée


Et quel motif si expres t'a esté
D'aller veoir Romme?


Tityre


Amour de Liberté:
Laquelle tard toutesfois me vint veoir:
Car ains que vint, barbe pouvois avoir.
Si me veit elle en pitié bien expres,
Et puis je l'euz assez long temps apres:
C'est assavoir, si tost qu'eus accoinctée
Amarillis, et laissé Galathée.
Certainement je confesse ce poinct,
Que quand j'estoys à Galathée joinct,
Aulcun espoir de Liberté n'avoye,
Et en soucy de Bestail ne vivoye:
Voire et combien, que maintesfois je feisse
De mes Trouppeaux à noz Dieux sacrifice,
Et nonobstant que force gras fourmage
Se feist tousjours à nostre ingrat Village,
Pour tout cela, jamais jour de Sepmaine
Ma Main chez nous ne s'en retournoit pleine.


Melibée


O Amarille: moult je m'esmerveillois
Pourquoy les Dieux d'ung cueur triste appellois:
Et m'estonnois, pour qui d'entre nous hommes
Tu reservoys en l'Arbre tant de Pommes.
Tityre lors n'y estoit (à vray dire)
Mais toutesfois (ô bien heureux Tityre)
Les Pins treshaultz, les Ruissaulx, qui coulloient,
Et les Buissons adoncques t'appelloient.


Tityre


Qu'eusse je faict, sans de chez nous partir?
Je n'eusse peu de Service sortir,
N'ailleurs, que là, n'eusse trouvé des Dieux
Si à propos, ne qui me duissent mieulx.
Là (pour certain) en estat triumphant
(O Melibée) je vey ce jeune Enfant:
Au los de qui nostre Autel par coustume,
Douze foys l'An en sacrifice fume.
Certes c'est luy, qui premier respondit
A ma requeste, et en ce poinct me dit:
Allez Enfans, menez paistre voz Boeufz,
Comme devant, je l'entends, et le veulx:
Et faictes joindre aux Vaches voz Taureaux.


Melibée


Heureux Vieillard sur tous les Pastoureaux,
Doncques tes Champs par ta bonne adventure
Te demourront, et assez de Pasture,
Quoy que le Roc d'herbe soit despoillé,
Et que le Lac de Bourbe tout soillé,
Du jonc Lymeulx couvre le bon herbage,
Ce neantmoins le maulvais Pasturage
Ne nourrira jamais tes Brebis pleines:
Et les Trouppeaux de ces prochaines Plaines
Desormais plus ne te les gasteront,
Quand quelcque mal contagieux auront.
Heureux Vieillard, desormais en ces Prées
Entre Ruisseaux, et fontaines sacrées
A ton plaisir tu te reffreschiras:
Car d'un costé joignant de toy auras
La grand Closture à la Saussaye espesse,
Là où viendront manger la Fleur sans cesse
Mousches à miel, qui de leur bruyt tout doulx
Te inciteront à sommeil tous les coups.
De l'autre part, sus ung hault Roc sera
Le Rossignol, qui en l'Air chantera.
Mais ce pendant, la Palombe enrouée,
La Tourte aussi de chasteté louée
Ne laisseront à gemir sans se taire
Sus ung grand Orme: et tout pour te complaire


Tityre


Doncques plustost Cerfz legiers, et cornuz
Vivront en l'Air: et les Poissons tous nudz
Seront laissez de leurs fleuves taris:
Plustost boyront les Parthes Araris
Le fleuve grand: et Tigris Germanie:
Plustost sera ma Persone bannie
En ces deux lieux: et leurs fins, et Limites
Circuiray à journées petites,
Ains que celluy, que je t'ay racompté,
Du souvenir de mon cueur soit osté.


Melibée


Helas et nous irons sans demeurée
Vers le Pais d'Affricque l'alterée:
La plus grand part en la froide Scytie
Habiterons: ou irons en Parthie
(Puis qu'en ce point fortune le decrete)
Au fleuve Oaxe impetueux de Crete.
Finablement viendront tous esgarez
Vers les Angloys du Monde separez.
Long temps apres, ou avant que je meure,
Verray point mon Pais, et demeure?
Ma pauvre Loge aussi faicte de Chaulme?
Las s'il advient, qu'en mon petit Royaulme
Revienne encor, je le regarderay,
Et des Ruines fort je m'estonneray.
Las faudra il, qu'un Gendarme impiteux
Tienne ce Champ tant culte, et fructueux?
Las faudra il, qu'ung Barbare estrangier
Cueille les Bledz? O en quel grand dangier
Discorde a mis Pasteurs, et Marchans:
Las, et pour qui avons semé nos Champs?
O Melibée, plante Arbres à la Ligne,
Ente Poyriers, mectz en ordre la Vigne:
Helas pour qui? Allez jadis heureuses,
Allez Brebis, maintenant malheureuses.
Apres cecy, en ce grand Creux tout vert,
Là où souvent me couchoys à couvert,
Ne vous verray jamais plus de loing paistre
Vers la Montaigne espineuse et champaistre:
Plus ne diray Chansons recreatives:
Ny dessoubz moy pauvres Chevres chetives
Plus ne paistrez le Treffle florissant,
Ne l'aigre fueille au Saule verdissant.


Tityrus


Tu pourras bien (et te pry, que le vueilles)
Prendre repos dessus des vertes fueilles
Avecques moy ceste Nuict seullement.
J'ay à souper assez passablement,
Pommes, Pruneaux, tout plein de bon fructage,
Chastaignes, Aulx, avec force Laictage.
Puis des Citez les Cheminées fument,
Desjà le feu pour le soupper allument:
Il s'en va nuict, et des haultz Montz descendent
Les Ombres grands, qui parmy l'Air s'espendent.


CLÉMENT MAROT



ÉGLOGA I


MELIBEO


¡Títiro!, tú, recostado a la sombra de esa frondosa haya, meditas pastoriles cantos al son del blando caramillo; yo abandono los confines patrios y sus dulces campos; yo huyo del suelo natal, mientras que tú, ¡oh Títiro!, tendido a la sombra, enseñas a las selvas a resonar con el nombre de la hermosa Amarilis.


TÍTIRO


A un dios, ¡oh Melibeo!, debo estos solaces, porque para mí siempre sera un dios. Frecuentemente empapará su altar la sangre de un recental de mis majadas; a él debo que mis novillas vaguen libremente, como ves, y también poder yo entonar los cantos que me placen al son de la rústica avena.


MELIBEO


No envidio, en verdad, tu dicha; antes me maravilla, en vista de la gran turbación que reina en estos campos. Aquí me tienes a mí, que, aunque enfermo, yo mismo voy pastoreando mis cabras, y ahí va una, ¡oh Títiro!, que apenas puedo arrastrar, porque ha poco parió entre unos densos avellanos dos cabritillos, esperanza, ¡ay!, del rebaño, los cuales dejó abandonados en una desnuda peña. A no estar obcecado mi espíritu, muchas veces hubiera previsto esta desgracia al ver los robles heridos del rayo . Mas dime, Títiro, ¿quién es ese dios?


TÍTIRO


Simple de mí, creía yo, Melibeo, que la ciudad que llaman Roma era parecida a esta nuestra adonde solemos ir los pastores a destetar los corderillos; así discurría yo viendo que los cachorros se parecen a los perros y los cabritos a sus madres, y ajustando las cosas grandes con las pequeñas; pero Roma descuella tanto sobre las demás ciudades como los altos cipreses entre las flexibles mimbreras,


MELIBEO


¿Y cuál tan grande ocasión fue la que te movió a ver a Roma?


TÍTIRO


La libertad, que, aunque tardía, al cabo tendió la vista a mi indolencia cuando ya al cortarla caía mas blanca mi barba; me miró, digo, y vino tras largo tiempo, ahora que Amarilis es mi dueña y que me ha abandonado Galatea; porque, te lo confieso, mientras serví a Galatea ni tenía esperanza de libertad ni cuidaba de mi hacienda, y aunque de mis ganados salían muchas víctimas para los sacrificios y me daban muchos pingües quesos, que llevaba a vender a la ingrata ciudad, nunca volvía a mi choza con la diestra cargada de dinero.


MELIBEO


Me admiraba, ¡Amarilis!, de que tan triste invocases a los dioses y de que dejases pender en los árboles las manzanas. Títiro estaba ausente de aquí; hasta estos mismos pinos, ¡oh Títiro!, estas fuentes mismas, estas mismas florestas te llamaban.


TÍTIRO


¿Qué había de hacer? Ni podía salir de mi servidumbre ni conocer en otra parte dioses tan propicios. Allí fue, Melibeo, donde vi a aquel mancebo en cuyo obsequio humean un día en cada mes nuestros altares; allí dio, el primero, a mis súplicas esta respuesta: "Apacentad, ¡oh jóvenes!, vuestras vacas como de antes; uncid al yugo los toros."


MELIBEO


¡Luego conservarás tus campos, venturoso anciano!, y te bastarán sin duda, aunque todos sean peladas guijas y fangosos pantanos cubran las dehesas. No dañarán a las preñadas ovejas los desacostumbrados pastos ni se les pegará el contagio del vecino rebaño a las paridas. ¡Anciano venturoso! Aquí respirarás el frescor de la noche entre los conocidos ríos y las sagradas fuentes; aquí las abejas hibleas, apacentadas en los sauzales del vecino cercado, te adormecerán muchas veces con su blando zumbido; aquí cantará el podador bajo la alta roca, y entre tanto no cesarán de arrullar tus amadas palomas ni de gemir la tórtola en el erguido olmo.


TÍTIRO


Por eso antes pacerán en el aire los ligeros ciervos y antes los mares dejarán en seco a los peces en la playa; antes, desterrados ambos de sus confines, el Parto beberá las aguas del Araris o el Germano las del Tigris, que se borre de mi pecho la imagen de aquel dios.


MELIBEO


Y entre tanto nosotros iremos unos al África abrasada, otros a la Escitia y al impetuoso Oaxes de Creta, y a la Bretaña, apartada de todo el orbe; y ¿quién sabe si volveré a ver, al cabo de largo tiempo, los confines patrios y el techo de césped de mi pobre choza, admirándome de encontrar espigas en mis campos? ¿Un impío soldado poseerá estos barbechos tan bien cultivados? ¿Un extranjero estas mieses? ¡Mira a que estado ha traído la discordia a los míseros ciudadanos! ¡Mira para quién hemos labrado nuestras tierras! Injerta ahora, ¡oh Melibeo!, los perales, pon en buen orden las cepas; id, cabrillas mías, rebaño feliz en otro tiempo; ya no os veré de lejos, tendido en una verde gruta, suspendidas de las retamosas peñas. No entonaré cantares; no más, cabrillas mías, pastoreándoos yo, paceréis el florido cantueso ni los amargos sauces.


TÍTIRO


Bien pudieras, empero, descansar aquí conmigo esta noche en la verde enramada; tengo dulces manzanas, castañas cocidas y queso abundante. Ya humean a lo lejos los mas altos tejados de las alquerías y van cayendo las sombras, cada vez mayores, desde los altos montes.




Traducción de EUGENIO DE OCHOA

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